A TRAVERS LE TROU DE LA SERRURE DU TEMPS. Partie 2: les bases théoriques
- Aleksandr Kiselev
- Jul 9, 2022
- 2 min read
Updated: Jul 25, 2022
NOTE
Le thème de cet article est l’étude de l’art cinématographique dans le langage des prises de vue par les amateurs, particulièrement l’analyse de la collection de Ciclic, l’Agence Régionale du Centre-Val de Loire pour le livre, l’image et la culture numérique.
Le programme spécial « A travers le trou de la serrure du temps » servira de base à cette recherche.
Ce programme est destiné aux festivals internationaux et aux universités.
Nos recherches ont pour but l’élaboration de programmes spéciaux dont l’objectif, hors l’intérêt évident pour la vie privée et les modes de vie d’une personne lambda, est l’analyse du langage cinématographique celui-ci, créant syntaxe et grammaire. Peu nombreux sont les auteurs qui l’ont maitrisé avec virtuosité le siècle dernier et aujourd’hui. Quelques exemples simples : Claude Chabrol, Alfred Hitchock, Dziga Vertov, David Lynch et d’autres.
Dans les épisodes que nous choisissons pour intégrer les programmes « Keyhole of time », nous sommes à l’affût de révélations inattendues dans les images. Comme à la lecture de journaux intimes, certaines tournures littéraires magnifiques peuvent nous émerveiller, ou bien dans les vieux albums-photos, remarquer soudain le visage et la tournure d’une domestique qui sert à table.
Il est intéressant de noter que dans les extraits de films d’amateurs, on remarque soudain, une façon de faire, une méthode que les réalisateurs professionnels n’utiliseront que des années après. Ainsi dans « Cinémalgie » film de 1964 de Pierre de Montvallon, le héros se précipite en courant de la salle de cinéma dans l’écran : 20 ans avant un parcours identique dans « La rose pourpre du Caire », film américain de Woody Allen en 1985. Le style de Luis Bunel, cet anarchisme imperturbable, nous le voyons dans les images d’archives magnifiques du film « Dali présente l’ovocipède » 1959 réalisé par Joseph Foret. L’épisode que nous avons intitulé entre nous « La quête » (1968-69, Perm), envoie le cameraman vers les souvenirs de Chris Marker, le réalisateur et philosophe français et le style de ses films chiffrés. Et dans la merveilleuse nouvelle « Quand le CBA bouge à Lapan » 1949, réalisé par Guy Magdelein, nous voyons renaître la joie de vivre du style de Jean Renoir.
Les archives cinéma d’amateurs englobent dans plusieurs pays des périodes différentes, des années 40, les plus riches, aux années 1950-1970. Ces prises de vue ont été utilisées depuis des décennies par des documentalistes professionnels pour illustrer le plus souvent leurs propres concepts. Mais en réalité il s’agit d’un genre de journal intime, à la fois naïf mais teinté de trouvailles artistiques. Et aujourd’hui il est intéressant de voir combien leur valeur propre prend de l’ampleur. Car dans le cinéma traditionnel et le cinéma d’auteurs, il y a pléthore de signes, manipulations et un assortiment de clichés en tous genres. Dans le cinéma amateur, l’Histoire n’est pas construite par des professionnels. Elle est libre.



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